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Histoire
Histoire du Centre Hospitalier Philippe Pinel
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Le Centre Hospitalier Philippe Pinel a été édifié pendant les années 1886 à 1891, en exécution d'une délibération prise par le Conseil Général de la Somme au cours de sa séance du 2 août 1885.
Il présentait à l'époque la particularité d'avoir été spécialement construit pour recevoir les malades mentaux du département de la Somme, alors que la plupart des départements n'hébergeaient leurs patients que dans des structures aménagées au sein de constructions existantes : couvents, abbayes, ...
Implanté sur un vaste terrain de 34 hectares situé sur la commune de Dury, à la périphérie d'Amiens, point de convergence des voies de communication routières et ferroviaires du département, le Centre Hospitalier Philippe Pinel a été construit sur un plan de conception classique de l'époque : Les bâtiments ont été disposés autour d'une cour de forme rectangulaire, au centre de laquelle se dresse la chapelle.
Entre les deux guerres, d'importantes améliorations ont été apportées aux constructions initiales, plusieurs pavillons ont été ajoutés, d'autres agrandis. Après l'occupation des troupes allemandes, puis celles des Alliés, c'est dans un établissement pillé et dévasté par la guerre et ses suites, mais non démoli, que des malades reprirent peu à peu possession des divers quartiers à partir de janvier 1948.
A la faveur des travaux de remise en état et de modernisation des locaux, et compte tenu des progrès de la médecine, les autorités locales se sont attachées à supprimer tous les éléments qui révélaient l'ancien aspect "carcéral" de l'ancien établissement.
Par arrêté ministériel du 16 juillet 1962, a été approuvée une délibération du Conseil Général de la Somme donnant à l'hôpital le nom qu'il garde de nos jours, celui de Philippe Pinel.
Ensuite, l'Etablissement a été classé "Centre Hospitalier Spécialisé", par arrêté ministériel du 13 décembre 1977.
De 400 malades hospitalisés à l'origine, l'hôpital comptait plus de 1000 patients au début des années soixante. Aujourd'hui, ce sont environ 500 personnes qui y sont soignées. Cette diminution est liée à la politique de sectorisation, lancée en 1960, mise en application réelle en 1972, et largement développée maintenant, puisque près de 6000 personnes sont suivies à l'extérieur de l'Etablissement, par le moyen de différentes structures.
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Pour aller plus loin dans l'histoire
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Philippe PINEL, médecin français né à St‑André (Tarn) en 1745, est décédé en 1826. Il fut le premier médecin à avoir été introduit comme tel dans l’Asile. Il contribua à établir le cadre nosologique (classification) des maladies mentales et s’engagea sur la voie du "traitement moral de la folie".
Philipe PINEL a fait ses études à TOULOUSE. D’abord, il eut la vocation religieuse et reçut les ordres mineurs et enseigna la Théologie. Puis, après s’être orienté vers la médecine et plus précisément la prise en charge des malades atteints de troubles mentaux, il fut nommé, par Décret de la Convention, médecin‑chef de BICETRE le 25 août 1793.
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C’est alors qu’il élabore le projet de l’abolition des chaînes, secondé par son surveillant, Jean Baptiste PUSSIN (1745-1811). Il convient de rappeler que tout ceci se déroule pendant l’époque révolutionnaire du 18ème siècle car Philippe PINEL a dû négocier avec les révolutionnaires, comme COUTHON, pour mener à bien son projet. Ceux-ci voyaient en cette démarche un moyen de cacher les ennemis du peuple. Dans un premier temps, 12 "FURIEUX" furent libérés de leurs chaînes, puis 50…, le premier d’entre eux, un capitaine anglais regarda le ciel et s’exclama "que c’est beau".  Le 13 mai 1795, Philippe PINEL est nommé à la SALPETRIERE, c’est alors qu’il pratique un classement des maladies en séparant les agités et les calmes. La notion de "traitement moral" est introduite par son "Traité Médico-psychologique de l’Aliénation Mentale". Grâce à lui, l’insensé devient sujet et mérite qu’on s’attarde sur son cas. C’est ainsi que nombre de médecins comme HEGEL pense que PINEL a su découvrir ce reste de raison chez les aliénés et y avoir découvert le principe de leur guérison et l’orientation de la prise en charge du patient. Il semble que Philippe PINEL ait trouvé le moyen de remplacer les chaînes par une contention plus subtile.
A la mort de PUSSIN, fidèle compagnon de PINEL, ESQUIROL est nommé médecin‑surveillant à la SALPETRIERE. Il devient son élève. Partisan de l’orientation prise par Philippe PINEL et PUSSIN, il décide de poursuivre dans cette voie. En 1807, il entreprend de faire le tour de France des lieux d’enfermements consacrés aux aliénés comme les asiles, les hospices et les prisons.
En 1819, il présente au Ministre de l’Intérieur un rapport sur les moyens d’améliorer les Établissements accueillant les aliénés.  ESQUIROL et FERRUS (autre élève de PINEL) poursuivent la voie de leur maître et inspirent la Loi du 30 juin 1838. Celle-ci va organiser l’hospitalisation dans les Etablissements publics et privés ainsi que la protection des malades et de leurs biens. Elle induit de grands principes comme : - les conditions d’accueil décentes - la mise en place de mesures de protections sociales - la réglementation sur les circonstances de placements des patients en vue d’éviter les abus - la fin des pratiques "barbares" réservées aux aliénés en vue de les soigner Cette Loi est restée en vigueur pendant plus de 150 ans, elle sera remplacée par la Loi du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation. La maison de santé départementale de Dury-les-Amiens fut construite de 1886 à 1891, créée par le département de la Somme, en vue de répondre aux exigences de la loi du 30 juin 1838 : - Répondre à la législation : une maison de santé spécialisée par département
- Traiter les maladies mentales et nerveuses des deux sexes
- Traiter les enfants de 6 à 16 ans dans un institut Médico-Pédagogique annexé à la maison de santé
- Répondre à une demande de plus en plus importante en santé mentale, l’asile de Clermont assurait les soins aux aliénés de 4 départements : Oise, Seine-et-Marne, Seine, Somme. Asile privé faisant office d’asile public, il accueillait 1600 aliénés, dans de mauvaises conditions de soins et d’hébergement (encombrement des dortoirs, défaut de surveillance, insuffisance du régime alimentaire)
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La circulaire ministérielle du 12 août 1882 supprime les asiles privés et les remplace par des asiles publics. L'asile, lieu d'accueil et d'hébergement, reste insuffisant en tant que lieu de soins.  Le Conseil Général du département vote "la construction d’un asile pour recevoir les aliénés du département". Les travaux furent confiés à l’architecte Emile RICQUIER, sur les principes de conception de l’aliéniste M. PARCHAPPE qui publia en 1853 : " les principes à suivre dans la fondation et la construction des asiles d’aliénés" - Le souci d’économie a toujours dominé les travaux de cet asile. (Devis global : environ 762 250 000 €) - Le choix du terrain dicté par la tendance en cours à cette époque en faveur des colonies agricoles. - Le travail comme agent thérapeutique actif chez les curables et comme palliatif chez les incurables. Il est à noter une discrimination entre les différentes couches sociales qui différencie les conceptions architecturales : - Le pensionnat réservé aux malades à la charge des familles. - Des quartiers pour les malades du droit commun. Début de la construction Inauguration le 17 octobre 1891 (*), les premiers malades arrivent des asiles de Clermont et de Saint-Venant. * L’asile aurait été construit a priori sur les édifices d’un campement romain (monnaies romaines consulaires retrouvées ainsi que des monnaies gauloises des années 25 av J.C.) * Jusqu’en 1932, l’asile ne connut pas de modifications importantes · A partir de 1932, grande période de modernisation concernant le système des eaux usées, des installations thermiques, transformation du système de chauffage. Durant la première guerre mondiale : 1914 à 1918 |
- Non-évacuation de l’asile (certains bâtiments furent occupés par l’assistance Sanitaire, unités de Sanatorium).
- Les patients furent dispersés et concentrés dans les quartiers restants à leur disposition.
- Les dommages matériels causés par cette guerre furent minimes.
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Durant la seconde guerre mondiale : 1939 à 1945 |
L’asile fut occupé le 19 mai 1940 par les troupes allemandes, et devant la situation aggravante des bombardements, le médecin-adjoint de l’asile, Madame FRANCES, en l’absence du Directeur qui avait été arrêté par les Allemands, dut envisager l’évacuation des malades. - L’Hôpital situé dans une zone de combat dut être évacué le 29 mai 1940. Les malades valides conduits par Mme FRANCES, Médecin Adjoint et encadrés par les Infirmiers se rendirent à pieds à CREVECOEUR-LE-GRAND où un train sanitaire les attendait. Ils furent dirigés sur les hôpitaux psychiatriques de SAINTE-GEMMES-SUR-LOIRE, ALENCON, LE MANS, MORALIX, QUIMPER et LESVELLEC-VANNES. Quant aux malades grabataires ils furent évacués vers l’Hôpital Saint-Victor à AMIENS.
- Nombre d'entre eux sont décédés du fait de la fatigue de l’évacuation et de la grippe.
- Les malades grabataires furent pris en charge par les troupes allemandes, qui les placèrent à l’hôpital Saint-Victor.
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Ce fut au tour des Anglais et des Américains d’utiliser l’asile comme dépôt militaire jusqu’en juillet 1946. Réouverture de l’asile après des travaux de remise en état, dégradations importantes des locaux. (*) cf Thèse de Monsieur CARDON (Bibliothèque de l'I.F.S.I. Philippe Pinel) - Fermeture d’un service à l’hôpital général, création d’un service ouvert « hommes » permettant l’hospitalisation en traitement libre, non soumis à la loi de Juin 1838.
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- Suppression de l’aspect carcéral de l’asile.
- Création d’un service libre.
- Réouverture du service « enfants ».
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- Développement de la sectorisation, ouverture de l’établissement sur l’extérieur, notion de prise en charge géographique de secteur, de continuité dans les soins, de suivi personnalisé, création des visites à domicile, permettre aux malades mentaux de vivre à l’extérieur de l’hôpital, création des dispensaires d’hygiène mentale, des centres médicaux psychologiques, des centres d’activités à temps partiel, des appartements associatifs, des maisons communautaires etc…
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- Création et ouverture des hôpitaux de jour pour enfants, unités de pédopsychiatrie intersectorielle.
Depuis lors, l’Etablissement a vu la fermeture de nombreux services, politique de santé (diminuer le nombre de lits à 60 par secteur). Peu de travaux de grande envergure, rénovation des conduites de chauffage, réfection des unités de soins, création d’une cuisine à liaison froide, aménagement dans les services d’une salle de chauffe.
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- Création de l’unité d’alcoologie le SESAME, à mi-temps en 1984 et à temps plein en 1985
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- Création de l’unité de Psychogériatrie.
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- Création de l’hôpital de jour pour enfants « LA MARELLE ».
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- Création d’un hôpital de jour «Georges DAUMEZON ».
- Création de l’hôpital de jour pour enfants « FARANDOLE ».
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- Création d’une Unité d Accueil et d’Orientation (UAO)
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- Création du Serivce Médico-Psychologique Régional (SMPR)
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- Création de l’Hôpital de Jour « LES FOUGERES ».
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- Création d’une Unité de Psychiatrie Adulte au C.H.U. d’AMIENS pour la prise en charge des patients suicidaires.
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- Création d'une Unité d'Hospitalisation Complète pour adolescents.
- Démarrage de la réalisation du "Plan Directeur" visant à rénover les locaux les plus anciens et les pavillons "Fleurs".
- Création de la M.A.S.
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- Création de l’Unité de Soins Précoces « ARABESQUES »
- Accréditation de l’Etablissement par la Haute Autorité de Santé.
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- Création de l’Hôpital de Jour de l’unité G02.
- Fermeture de l’unité « CALIPSO ».
- Ouverture d’une équipe hébergement H.A.D. dans le secteur G01.
- Création de l’unité mobile de précarité. (E.M.P.A.S.S)
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- Fin du Plan Directeur.
- Mise en place de la nouvelle gouvernance.
- Création des Pôles.
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- Création de l’équipe ELSA (Equipe de Liaison en Soins d’Addictologie).
- Intégration de l’ESSOR, centre post-cure et Hôpital de Jour.
- Finalisation du Plan Directeur.
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- Création d’un Service d’Accueil de Jour au SMPR.
- Ouverture d’une nouvelle unité d’hospitalisation : le « Pré-Fam ».
- Le Centre Hospitalier Philippe Pinel est le siège du Groupement de Coopération Sanitaire - Centre de Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles (CRIAVS), composé du Centre Hospitalier Philippe Pinel, du C.H.U d’Amiens, de l’E.P.S.M.D de l’Aisne et du Centre Hospitalier Interdépartemental de l’Oise.
- Certification de l’Etablissement par la Haute Autorité de Santé.
- Ouverture de la quatrième maisonnée de la Maison d’Accueil Spécialisée (MAS).
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- Inauguration de la « nouvelle Boutique des Patients ».
- Miseen place de la Direction Commune Pinel/Roye/Montdidier.
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- Changement de nom de la Boutique des Patients qui devient « La Cafét’ ».
- Création de l’activité Cynothérapie au sein de Mosaïque
- Création de l’Unité de Thérapie Familiale.
- Création de l’Association « Philippe Pinel au fil du temps ».
- Création de l’Equipe de Liaison avec les structures Médico-Sociales (E.L.M.S).
- Création d’une Permanence d’Accès aux Soins de Santé en Psychiatrie (P.A.S.S).
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- Création d’un Comité de Lutte contre la Douleur (C.L.U.D).
- Création d’un Comité Ethique.
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